Le Président de la République, Kaïs Saïed, a présidé hier la première réunion de haut niveau du Conseil de sécurité pour l’année 2021. Tenue sous le thème des «défis du maintien de la paix et de la sécurité internationales dans les contextes fragiles», cette réunion a été inaugurée par le Président de la République par un discours prononcé depuis Tunis, par visioconférence.
Dans son mot d’ouverture, le Président de la République a affirmé que la décision de choisir ce thème pour cette réunion de haut niveau intervient dans une volonté de souligner les facteurs de précarité qui constituent une source de tension, et alimentent les conflits. «Ces facteurs de précarité tendent à provoquer de nouveaux conflits, et menacent les efforts de consolidation de la paix et de la démocratie dans de nombreuses régions et notamment en Afrique qui souffre de la marginalisation et des guerres», a-t-il expliqué.
Dans ce contexte, le Chef de l’Etat a estimé que la fin des guerres n’est pas systématiquement synonyme de préservation de la paix. Maintenir la paix dans le monde nécessite, rappelle-t-il, des efforts communs en vue d’éradiquer toutes les sources de tension.
Pour le Président de la République, de nos jours, de nombreux facteurs font face aux contextes de la paix dont notamment l’absence de bonne gouvernance, la corruption et les changements climatiques, outre la criminalité et les pandémies. «Tous ces facteurs alimentent les formes de violences et de tensions et menacent la stabilité sociale, en donnant naissance à de nombreux phénomènes comme la migration irrégulière».
La construction et le maintien de la paix nécessitent, insiste-t-il, une coopération internationale pour aider les pays en vue de passer des contextes précaires à ceux de la prospérité. «Plusieurs pays africains sont restés malheureusement dans des environnements de conflits et de pauvreté, ils sont restés dans une situation d’urgence sécuritaire, sanitaire et humanitaire et ont été en proie à la criminalité et au terrorisme», s’est-il désolé.
Pour Kaïs Saïed, l’ONU doit adopter un nouveau concept plus large de la paix internationale, qui prend en considération ces éléments de précarité et les sources de tension. Dans ce sens, il a appelé tous les intervenants à entretenir une action commune pour lutter contre ces formes de précarité. Il a également appelé toutes les structures de l’ONU à déployer tous les efforts en vue de traiter les causes de ces situations de précarité dans le monde entier. «Nous avons besoin d’une mobilisation internationale et onusienne impliquant tous les intervenants, dont notamment les institution financières, en vue de développer une stratégie de construction de la paix qui se concentre sur la consolidation des efforts des pays pauvres pour mettre en place des programmes de développement», a-t-il martelé et d’insister qu’il n’y aura pas de paix sans développement équitable inclusive et durable qui préserve les droits de tous les humains.
Le Chef de l’Etat, qui a affirmé que la Tunisie n’épargnera aucun effort pour présenter des solutions à toute l’humanité, notamment dans ce contexte pandémique, a souligné le fait que la crise du coronavirus a accentué ces contextes précaires, réitérant son appel à mener une action internationale contre la pandémie. «Les vaccins et les remèdes doivent être disponibles pour tout le monde», a-t-il également souligné.
Rappelons que la présidence tournante du Conseil de sécurité est assurée par la Tunisie pour le mois de janvier 2021 en sa qualité de membre non permanent au sein de cet organe onusien. «Cela représente un rendez-vous crucial pour réaffirmer l’attachement de la Tunisie aux principes et buts de l’Organisation des Nations unies et aux constantes de sa politique extérieure», souligne le ministère des Affaires étrangères.